Plume
L’apprentissage de l’écriture à la plume, avec ses pleins et ses déliés de la cursive anglaise, a marqué des générations d’écoliers.
Histoire
Les plumes sont faites à partir de plumes d’oiseaux : les plumes de corbeau, de coq de bruyère et de canard étaient utilisées pour l’écriture fine, les plumes d’oie et de dindon pour l’écriture moyenne et les plumes de vautour, de cygne et d’aigle pour l’écriture à traits plus importants. 1
La taille à l’anglaise ou bec pointu permet de produire des déliés filiformes et des pleins fortement marqués.
Elles sont connues des romains, mais ils lui préfèrent le calame.
La plume d’oie ne s’impose qu’à partir du V e siècle après J.-C. Elle dominera tout le Moyen Âge et la période classique, et elle disparaît pratiquement à la fin du XIX e siècle.
La plume métallique apparaît dans l’Antiquité 2, mais sa mauvaise souplesse et sa mauvaise tenue à la corrosion provoquée par l’encre ne lui permet pas de détrôner la plume d’oie et elle reste un objet d’artisanat et de curiosité.
Vers 1820, de nouveaux aciers ayant la résistance et la souplesse nécessaire sont produits à Birmingham, et dès 1835 les plumes métalliques anglaises conquérissent le monde pour remplacer la plume d’oie et le calame.
À la fin du XIX e siècle, le stylographe 3 concurrence la plume pour porte-plume avec l’avantage de posséder sa propre réserve d’encre, d’abord sous forme d’un réservoir, puis de cartouches jetables.
Début 1960 le stylo à bille et le stylo-feutre détrôneront la plume qui n’est plus aujourd’hui utilisée que pour la calligraphie, le dessin et sur les stylographes.
Qualités de la plume
L’utilisation de la plume pour écrire est liée à l’utilisation de l’encre, contrairement aux outils scripteurs qui gravent ou qui déposent leur propre matière.
Elle est en concurrence avec les autres outils scripteurs qui déposent de l’encre : le pinceau et le calame.
La forme de la plume permet de retenir une petite réserve d’encre par capillarité.
Sa taille en bec, sa fente et sa souplesse lui permettent de tracer les pleins et les déliés.
Préparation des plumes
Plumes d’oiseaux
Lors d’une sortie à la campagne, il est relativement facile de trouver des plumes d’oie, de corbeau, de canard.
Cette chasse au trésor met en éveil l’imagination et la curiosité naturelle des enfants d’école primaire.
Normalement, préparer ce type de plume requiert beaucoup d’attention et tout un savoir faire que nous simplifions en suivant cette procédure :
- Supprimer la membrane graisseuse extérieure qui est un obstacle à la rétension de l’encre et à la taille efficace du bec :
- chauffer le bout de la plume ;
- frotter à l’aide d’un chiffon ou d’un canif, ce qui a également pour résultat de durcir le bout la plume ;
- tailler le bec en vous inspirant de la procédure de la taille du calame.
Ainsi préparée et taillée, la plume doit être utilisée avec une encre dense contenant de la gomme arabique.
Plumes de métal
D’une marque à l’autre, les plumes de métal varient légèrement dans leur qualité, leur forme et leur réservoir.
Le bec va du pointu très fin au carré.
De part leur diversité et spécificité, elles ont une terminologie.

Normalement, les plumes de métal ne sont pas prêtes à l’emploi 4, pour cela :
- supprimer la coutume de les chauffer à la flamme.
Cette technique détériore la qualité nerveuse du métal ; - faire cesser la mauvaise habitude de les sucer.
Cette habitude est un risque d’accident multilple ou grave !
Et tout simplement :
- brosser la plume délicatement de l’arrière vers le bec, avec une brosse à dent et du dentifrice ou du savon ;
- rincer la plume ;
- enduire la plume de salive à l’aide d’un coton tige.
Ainsi préparée, la plume de métal doit généralement être montée sur un porte-plume.
- Suivant le classement de certains auteurs, tel Torio de la Riva au XVIII e siècle. [↩]
- Plumes de cuivre en Égypte pharaonique, plume de bronze à Rome, plumes d’or et d’argent au Moyen Âge. [↩]
- Stylo-plume ou porte-plume réservoir. [↩]
- La surface des métaux est naturellement hydrophobe. De plus pour préserver les plumes de toute oxydation, elles sont imprégnées d’un isolant. [↩]